37 Charles VIII by Les Rois de France

37 Charles VIII by Les Rois de France

Auteur:Les Rois de France [France, Les Rois de]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Pygmalion
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Il fallait s’arracher à Pavie. Le matin du 17 octobre, le roi de France donna à son armée le signal du départ. Il reçut de ses capitaines les précisions désirables sur l’état de cette armée. Elle comptait sept mille cavaliers, en majorité français, et une forte infanterie de mercenaires suisses et italiens. Avec, ce qui peut paraître un détail, mais qui est en fait une force parfois déterminante, quarante pièces de canon. Quarante seulement ? Oui, mais c’était la célèbre artillerie de Louis XI qui avait bousculé les troupes de Charles le Téméraire.

Le 18 octobre, à la nuit tombée, ce corps de l’armée française arrivait devant Plaisance, à une dizaine de lieues de Pavie. Il trouva sur place le corps commandé par le duc de Montpensier, qui avait pris de l’avance à cause de la maladie du roi. Ces troupes avaient eu le temps déjà d’acquérir leur réputation. Ivan Cloulas a trouvé chez le chroniqueur vénitien Marino Sanudo cette pittoresque description :

« Les Français sont des gens très orgueilleux, très courageux et gaillards. Dans le combat, ils ne font pas de quartier mais tranchent la gorge. Ils portent de grandes pantoufles aux pieds et fort larges, et leurs étriers sont fort longs. Ils ont des bottes qui montent jusqu’aux cuisses, de grands chapeaux sur la tête et des habits courts à larges manches. Ils sont enclins à la luxure et mangent et boivent volontiers. Bref, c’est une race fort déréglée[3]. »

Il admet tout de même que les combattants français, que cet auteur italien a vus à l’ouvrage, sont, en ce qui concerne les fantassins, étrangers pour le plus grand nombre. Et d’ailleurs, en ce temps-là, toutes les armées se ressemblent.

L’arrivée de Charles VIII à Plaisance fut connue aussitôt de toute l’Italie. Avec terreur par les uns, avec espoir par les autres. La victoire de Rapallo, la prise d’Ostie, l’accueil du duc de Milan et de la marquise de Montferrat taillèrent du roi français la réputation d’un envahisseur invincible. Il convenait donc de se ménager sa protection ou son indulgence.

Les souverains napolitains tremblaient si fort que leurs envoyés furent les premiers à parvenir à Charles VIII. Certes, ils ne lui étaient pas dépêchés par le roi Alphonse, trop orgueilleux pour tenter de se concilier le vainqueur, mais par la reine douairière sa mère, qui tentait de détourner l’expédition française de Naples en invoquant le danger turc. Les Napolitains furent suivis des envoyés du pape, qui à leur tour rappelèrent à Charles VIII que son devoir de roi très chrétien était d’abandonner l’Italie pour combattre les Turcs en Hongrie.

Les autres princes italiens se rallient franchement à l’envahisseur. Les républiques de Venise et de Lucques présentent une protestation d’amitié au roi français. Quant aux Florentins, hier résolument opposés à l’envahisseur, ils se scindent en deux partis, l’un et l’autre dirigés par des membres de la famille de Médicis.

Ludovic le More avait accompagné Charles à Plaisance. Le 25 octobre, une délégation de Milanais l’y rejoignit. Elle venait lui annoncer la mort de son neveu Jean-Galéas.



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